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Tchad – Olivier Monodji acquitté : un procès emblématique de la liberté de la presse

Le journaliste tchadien Olivier Monodji, directeur de publication du journal Le Pays et correspondant de Radio France Internationale (RFI), a été déclaré non coupable ce mardi 8 juillet par le tribunal de grande instance de N'Djamena, aux côtés de cinq co-accusés. Incarcéré depuis le 5 mars, il était poursuivi pour « intelligence avec des agents d'une puissance étrangère », en l’occurrence la Russie.

©2025 Voix Press - Tchad – Olivier Monodji acquitté : un procès emblématique de la liberté de la presse
©2025 Voix Press - Tchad – Olivier Monodji acquitté : un procès emblématique de la liberté de la presse



Après de longues heures d'attente dans l’enceinte du tribunal, c’est peu après 17h que les accusés sont appelés à la barre. L’audience, brève mais décisive, s’est conclue sur une déclaration sans équivoque du président de la cour : "non coupable" pour les six présents, une décision également étendue à un septième prévenu, jugé en son absence.


Les magistrats ont justifié leur verdict par l’insuffisance des preuves fournies par l’accusation. Le parquet, qui avait requis deux ans de prison ferme contre Monodji, n’a pas réussi à convaincre la cour de l’existence de liens concrets entre les prévenus et des agents russes.


À l’annonce du jugement, Olivier Monodji a fondu dans les bras de son épouse, Remadji Betolngar, submergée par l’émotion. Interrogée par Nadia Ben Mahfoudh, correspondante à Ndjamena, elle a décrit ces quatre derniers mois comme un calvaire émotionnel et psychologique, marqué par l’incertitude et l’attente.


De son côté, Me Alain Ndiliam, avocat de Monodji, a exprimé une satisfaction mitigée :

« Nous saluons la décision, mais parler de "bénéfice du doute" reste insuffisant. Mon client est innocent, et nous allons faire appel pour que cela soit juridiquement établi. »

Ce procès met en lumière les fragilités de la liberté de la presse au Tchad, où l’arrestation d’un journaliste pour des accusations aussi graves, sans fondement solide, soulève de vives inquiétudes.


« C’est alarmant qu’un professionnel des médias puisse être incarcéré sur la base d’allégations aussi peu étayées. Cela interroge profondément la place du journalisme dans notre démocratie », a souligné Me Ndiliam.

Olivier Monodji a été transféré une dernière fois à la maison d’arrêt de Klessoum pour récupérer son ordre officiel de libération, avant de recouvrer pleinement sa liberté dans la soirée du 8 juillet.

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