Indonésie : concessions des députés face aux manifestations, tensions persistantes
- Tomsk king
- 1 sept.
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Après trois nuits de manifestations contre la corruption et les privilèges des élus, les partis politiques indonésiens ont annoncé dimanche 31 août que les députés renonceraient à certaines de leurs indemnités. Cette décision de l’exécutif constitue un geste symbolique fort envers les manifestants, bien que le ministre de la Défense ait simultanément promis des sanctions sévères contre les émeutiers, alors que des pillages ont visé le domicile d’une ministre et de plusieurs parlementaires.

Le président Prabowo Subianto a confirmé l’accord des partis pour réduire certaines allocations des députés, sans préciser lesquelles. Ce geste répond notamment à la colère provoquée par l’octroi aux législateurs d’une nouvelle allocation de logement près de dix fois supérieure au salaire minimum. Il a toutefois insisté :
« Le droit de réunion pacifique doit être respecté et protégé. Mais nous ne pouvons ignorer les actions illégales, qui relèvent parfois de la trahison et du terrorisme. »
La colère populaire s’est traduite par le pillage du domicile de la ministre des Finances, Sri Mulyani Indrawati, dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu’elle n’était pas présente. D’autres députés ont également été victimes de dégradations. Le président et le ministre de la Défense, Sjafrie Sjamsoeddin, ont dénoncé ces débordements et promis des « mesures fermes » contre les émeutiers et pillards ayant pénétré des propriétés privées ou des institutions publiques.
Les organisations de défense des droits humains estiment cependant que les déclarations officielles sont insuffisantes pour apaiser la tension. Usman Hamid, directeur exécutif d’Amnesty International Indonésie, a jugé que « la déclaration du président était insensible aux plaintes et aux aspirations exprimées par la population lors des manifestations ».
Par ailleurs, TikTok a suspendu temporairement sa fonctionnalité « live » en Indonésie, citant « l’escalade de la violence » durant les manifestations. Le mouvement a pris de l’ampleur après la mort d’un conducteur de taxi-moto percuté par un fourgon de police, ainsi que trois fonctionnaires tués dans l’incendie d’un Parlement provincial déclenché par des manifestants vendredi. Ces événements ont conduit le président à annuler son déplacement en Chine pour le défilé militaire prévu le 3 septembre.
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