Japon-Afrique : une initiative de coopération culturelle déclenche une vague xénophobe sur les réseaux sociaux
- Tomsk king
- 27 août
- 2 min de lecture
Au Japon, les efforts pour renforcer les partenariats avec l’Afrique ont provoqué une réaction virulente sur les réseaux sociaux. Lors de la 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), qui s’est tenue du 20 au 22 août à Yokohama et a réuni 5 000 participants de près de 50 pays, Tokyo avait annoncé un élargissement de sa coopération économique, éducative et culturelle avec le continent africain. Mais l’initiative a rapidement déclenché un tollé.

Le ministère des Affaires étrangères japonais a tenu à rassurer : « Aucun projet n’existe pour délivrer des visas spéciaux aux résidents africains. » Malgré ces précisions, des centaines d’appels et des milliers de messages, souvent teintés de racisme, continuent d’inonder les administrations des quatre villes désignées pour un programme d’échanges culturels.
Après la Ticad, l’Agence japonaise de coopération internationale avait identifié quatre villes – Kisarazu, Sanjo, Imabari et Nagai – comme « villes d’accueil » pour favoriser les échanges avec le Mozambique, le Nigeria, le Ghana et la Tanzanie. Mais certaines informations relayées par des médias africains ont été jugées trompeuses, provoquant une amplification de la polémique.
Le gouvernement nigérian avait évoqué la création « d’une catégorie spéciale de visas », tandis que certains médias africains prétendaient que le programme visait à installer de nouveaux migrants au Japon. Sur la plateforme X, un post relayé 4,6 millions de fois affirmait que Kisarazu « envisage sérieusement de céder la ville aux Africains ».
Face à cette désinformation, Yoshimasa Hayashi, porte-parole du gouvernement, a démenti mardi 26 août tout projet d’immigration ou de visas spéciaux. Le maire de Kisarazu, Yoshikuni Watanabe, a précisé : « Nos initiatives porteront sur l’éducation des jeunes à travers le baseball et le softball. Il ne s’agit en aucun cas d’un programme de relocalisation ou d’immigration. »
Cette polémique illustre la sensibilité du Japon aux questions migratoires. Aux dernières élections parlementaires, le parti populiste Sanseito avait d’ailleurs confirmé cette tendance en remportant des gains notables.
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