10 septembre : un mouvement citoyen insaisissable peut-il vraiment mettre la France à l’arrêt ?
- Temp H.
- 28 août
- 2 min de lecture
Né sur les réseaux sociaux, l’appel à « mettre la France à l’arrêt » le 10 septembre suscite curiosité et interrogations. Peut-il fédérer des colères dispersées et se transformer en véritable mouvement contestataire ? Pour comprendre cette mobilisation inédite, RFI a interrogé deux observateurs : Elliot Lepers, spécialiste des dynamiques numériques, et le sociologue Quentin Ravelli.

« Difficile de définir un mouvement qui n’existe pas encore », explique Quentin Ravelli. Selon lui, il ne s’agit pour l’instant que d’un appel, sans structure ni revendications figées. « Il reste ambivalent, protéiforme, centré sur des enjeux économiques et cherchant à dépasser les clivages politiques. Mais tout dépendra de son évolution et de sa capacité à se matérialiser », précise-t-il.
Une mobilisation “gazeuse” et hétérogène
Elliot Lepers décrit un collectif sans hiérarchie identifiable : « C’est un mouvement très gazeux, dépourvu d’organisation formelle. Il rassemble des profils variés, aux parcours culturels et politiques contrastés. » Malgré des tentatives de récupération par certains partis, les initiateurs insistent sur la neutralité et le caractère apartisan de cette mobilisation.
Spontanéité et ingérences suspectées
Les premiers relais provenaient de cercles patriotes, note Lepers, évoquant également de possibles ingérences étrangères, « mais marginales ». Selon lui, « l’essentiel repose sur des élans sincères, des individus cherchant à transformer une expérience commune de précarité ou d’injustice en action collective ».
Des revendications économiques au cœur des débats
Pour Quentin Ravelli, ce phénomène s’inscrit dans une dynamique observée depuis la crise de 2008 : « Les revendications économiques, autour des salaires, de l’inflation ou des services publics, prennent le pas sur les appartenances politiques. Beaucoup estiment qu’un consensus économique est plus urgent qu’un clivage gauche-droite. »
Reste à savoir si cette mobilisation numérique, sans leader ni organisation claire, réussira à franchir le cap de la rue et à peser dans le débat public.
Commentaires