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Nouvelle atteinte à l'indépendance des institutions anti-corruption en Ukraine : la société civile s’insurge

Kiev, 22 juillet – Un vent d’inquiétude souffle sur la société civile ukrainienne. Le Parlement vient d’adopter, à une large majorité, des amendements controversés qui placent désormais deux institutions phares de la lutte contre la corruption – le Bureau national anti-corruption (NABU) et le Parquet spécialisé anti-corruption (SAP) – sous l’autorité du procureur général. Une décision lourdement critiquée, d’autant que le président Volodymyr Zelensky a promulgué la loi dans la soirée, selon le site officiel du Parlement.

©2025 Voix Press - Nouvelle atteinte à l'indépendance des institutions anti-corruption en Ukraine : la société civile s’insurge
©2025 Voix Press - Nouvelle atteinte à l'indépendance des institutions anti-corruption en Ukraine : la société civile s’insurge

Ce vote intervient dans un contexte tendu, au lendemain de l’arrestation d’un haut responsable du NABU, accusé d’espionnage au profit de la Russie. Une arrestation immédiatement jugée arbitraire par Transparency International Ukraine, qui dénonce une volonté manifeste de museler les enquêtes sensibles.


Porté au pouvoir en 2019 avec la promesse de combattre fermement la corruption, Zelensky se retrouve aujourd’hui au cœur d’une vive polémique. En soutenant cette loi, il compromet l’indépendance d’institutions clés qui avaient fait figure de progrès significatifs dans un pays longtemps gangrené par ce fléau.


Parmi les rares voix dissonantes au sein du Parlement, la députée Inna Sovsun (parti Holos) dénonce « une décision terrifiante » qui pourrait permettre au pouvoir exécutif d’orienter ou d'étouffer les enquêtes anticorruption à sa guise. « Ce n’est pas pour cela que la Révolution de Maïdan a eu lieu. Ce n’est pas pour cela que nos soldats se battent », lance-t-elle avec indignation.


Au sein de la population ukrainienne, le sentiment de trahison prédomine. De nombreux citoyens redoutent un retour en arrière et espèrent, malgré la promulgation de la loi, une mobilisation internationale pour faire pression sur le gouvernement.


La Commission européenne, par la voix de la commissaire à l’élargissement Marta Kos, a exprimé sa « profonde préoccupation » face à ce « grave recul » démocratique. Le respect de l'État de droit étant l’une des conditions fondamentales pour l’intégration de l’Ukraine dans l’Union, cette décision pourrait freiner le processus d’adhésion.


La réforme intervient alors que des poursuites judiciaires controversées visent également des figures emblématiques de la lutte contre la corruption, telles que Vitaliï Chabounine, directeur d’une ONG influente. Selon plusieurs médias ukrainiens, les mesures adoptées pourraient viser à empêcher l’inculpation de personnalités politiques de haut rang, dont l’ancien ministre de l’Unité nationale Oleksiï Tchernychov et l’ex-ministre de la Justice Olga Stefanichina.

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