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Deux hauts responsables talibans visés par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité

Les juges de la CPI ont conclu qu’il existe des « motifs raisonnables » de croire que Haibatullah Akhundzada, chef suprême des talibans, et Abdul Hakim Haqqani, président de la Cour suprême afghane, sont impliqués dans des crimes contre l’humanité, en particulier pour des persécutions fondées sur le genre. Selon le communiqué officiel, ils auraient ordonné, encouragé ou toléré des mesures ayant entraîné la privation massive des droits fondamentaux des femmes et des filles afghanes.

©2025 Voix Press - Deux hauts responsables talibans visés par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité
©2025 Voix Press - Deux hauts responsables talibans visés par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité

Depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021, jusqu’en janvier 2025 au moins, des restrictions drastiques ont été imposées, les privant d’accès à l’éducation, à la vie publique, à la liberté de mouvement, d’expression, de conscience et de religion. Les juges estiment également que d'autres groupes, notamment les personnes LGBTQ, ont été ciblés en raison de leur identité de genre ou expression sexuelle, jugées incompatibles avec la vision rigoriste du régime.


Face à ces accusations, le porte-parole taliban Zabihullah Mujahid a répliqué par un rejet catégorique, qualifiant les mandats d’« absurdités sans effet » et réaffirmant la fidélité du régime à sa stricte interprétation de la charia. Il a également déclaré que l'Émirat islamique « ne reconnaît pas la légitimité » de la Cour pénale internationale.


Le procureur général de la CPI, Karim Khan, a insisté en janvier dernier sur l’urgence de la situation, dénonçant une « persécution constante, cruelle et inacceptable » des Afghanes et des minorités de genre. Il a rappelé que « le statu quo n’est pas acceptable » pour la communauté internationale.


Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont imposé un système de ségrégation de genre profondément institutionnalisé. Les écoles secondaires et les universités sont interdites aux filles, les femmes ont été massivement exclues du monde du travail, privées de loisirs publics, et contraintes au silence. En 2024, un décret sur le « vice et la vertu » a interdit aux femmes de chanter ou de s’exprimer en public, exigeant que leur corps et leur voix soient effacés de l’espace social.


Cette situation dramatique a conduit l’Assemblée générale des Nations Unies à adopter une résolution condamnant vigoureusement les politiques du régime, les qualifiant de système « institutionnalisé de ségrégation des femmes et des filles ».



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