Réforme du travail en Inde : des millions de travailleurs en grève contre la dérégulation

New Delhi, 9 juillet 2025 – L’Inde a connu une journée de mobilisation nationale d’envergure, mercredi, à l’appel de dix principaux syndicats. En cause : un train de réformes controversées visant à assouplir le droit du travail et accélérer la privatisation des services publics. Présentées par le gouvernement Modi comme des leviers de relance post-Covid, ces mesures sont perçues par les organisations syndicales comme une attaque directe contre les droits fondamentaux des travailleurs.

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Dans les rues de la capitale, les drapeaux rouges ont envahi le secteur du Jantar Mantar, haut lieu des rassemblements contestataires. Parmi les principales revendications : le rejet de la prolongation de la journée de travail à douze heures, la défense du droit de grève, et la dénonciation de procédures de licenciement facilitées.

« Le peu de protections encore existantes risque de disparaître », alerte Surya Prakash, secrétaire syndical à New Delhi. « Ce projet de loi envoie un message clair aux employeurs : l'impunité devient la norme. »

La contestation s’est étendue aux quartiers industriels défavorisés de Wazirpur et Okhla, où des blocages d’usines ont été organisés. Mina, ouvrière de 35 ans dans une fabrique d’ustensiles, témoigne : « Je travaille dix heures par jour pour un salaire de misère. Ces lois vont enterrer notre dernier espoir de justice. »

Au-delà des ouvriers et fonctionnaires, la grève a mis en lumière la précarité croissante des travailleurs de plateformes numériques, qui demeurent largement exclus du droit du travail. Aishe Ghosh, figure syndicale étudiante, dénonce « une logique de dérégulation généralisée au profit des intérêts privés ».

Les syndicats avancent le chiffre impressionnant de 20 millions de personnes mobilisées à travers le pays. Si ces chiffres restent difficiles à vérifier, ils témoignent d’un rejet profond de la politique actuelle. Malgré l’opposition, la coalition gouvernementale de Narendra Modi, majoritaire au Parlement, devrait faire adopter les lois sans obstacle majeur, au nom d’une compétitivité accrue des entreprises locales et internationales.