Royaume-Uni : les internes en médecine entament une grève de cinq jours malgré les revalorisations salariales
- Jules Tumorhes
- 25 juil.
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Au Royaume-Uni, les internes en médecine ont entamé ce vendredi 25 juillet une grève de cinq jours, protestant contre la stagnation de leurs salaires et des conditions de travail jugées intenables. Cette mobilisation intervient en dépit d’une revalorisation de 22 % accordée récemment par le gouvernement travailliste, nouvellement élu, dans le cadre de sa promesse de reconstruire le système de santé public.

Malgré cette hausse, les rémunérations demeurent en deçà des niveaux précédant l’austérité des années 2010, et ne permettent plus de faire face à l’inflation. Emma Runswick, porte-parole de la British Medical Association (BMA), déplore :
« Nous gagnons environ 20 euros de l’heure. Pour réformer efficacement le NHS, réduire les délais d’attente et offrir des soins de qualité, il est impératif d’inverser la perte de pouvoir d’achat subie depuis près de deux décennies. »
Dès 7h, heure locale, le mouvement social a causé l’annulation massive de rendez-vous dans un service public déjà exsangue, miné par les longues files d’attente et une pénurie croissante de personnel. Les internes réclament désormais un taux horaire de 26 euros, soit une augmentation de quatre livres sterling par heure.
Callum, interne en chirurgie viscérale, estime être victime d’un système injuste :
« Après six années d’études et une dette étudiante de 140 000 euros, je gagne moins de 20 euros de l’heure. Je dois même financer moi-même mes examens de spécialisation. Il y a deux semaines, j’ai déboursé 600 euros pour un seul test. Ce que nous demandons, c’est une simple reconnaissance de notre engagement. »
De son côté, le gouvernement tente de désamorcer le conflit en proposant une annulation partielle de la dette étudiante plutôt qu’une hausse salariale immédiate. Le Premier ministre Keir Starmer, dans une tribune au Times, a mis en garde contre « l’impact dévastateur » de cette grève sur le système de santé public, exhortant les internes à y renoncer.
La BMA dénonce quant à elle les stratégies d’obstruction des autorités, accusées d’affecter les médecins seniors à des tâches non urgentes pour affaiblir la mobilisation, au risque de compromettre la prise en charge des urgences.
Rahul, interne en psychiatrie, rappelle le cœur de la revendication : la sécurité des patients.
« Lorsque les médecins sont épuisés, mal payés et quittent la profession, ce sont les malades qui en souffrent. L’engorgement des urgences, les consultations dans les couloirs, l’absence de dignité, voilà notre réalité quotidienne. »
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