PFAS : Interdiction d’eau du robinet dans 16 communes du Grand Est suite à une contamination record
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- 6 juil.
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Dans un contexte sanitaire alarmant, l’accès à l’eau potable est suspendu à partir du 6 juillet dans quatre communes de la Meuse, puis à compter du 10 juillet dans douze communes des Ardennes. En cause : des taux anormalement élevés de PFAS, des substances chimiques surnommées « polluants éternels », détectés dans l’eau du robinet.

Les préfectures concernées, en coordination avec l’Agence régionale de santé du Grand Est, ont ordonné cette interdiction à titre préventif. Au total, près de 3 400 habitants sont touchés par cette mesure temporaire, dont la durée reste indéterminée à ce jour.
Les villages meusien bordent tous le Loison, tandis que les localités ardennaises concernées se trouvent au sud du département, à proximité de la Meuse ou de ses affluents. Ces cours d’eau pourraient être les vecteurs d’une pollution d’ampleur.
Une enquête approfondie menée par Disclose et France 3 révèle que les concentrations en PFAS mesurées dans certaines zones dépassent jusqu’à 27 fois la limite légale fixée à 100 nanogrammes par litre. Pire encore, ces taux alarmants étaient connus depuis 2016, sans qu’aucune action corrective significative n’ait été entreprise.
Ce scandale pourrait bien être le plus grave cas de pollution de l’eau potable jamais enregistré en France. Selon Nicolas Cozic, co-auteur de l’enquête, une papeterie locale, appartenant à la multinationale Ahlstrom, serait au cœur du problème. L’épandage de boues industrielles contaminées sur des terres agricoles pourrait avoir entraîné la migration des PFAS vers les nappes phréatiques.
Ce dossier dépasse le cadre de la consommation d’eau. Il met également en lumière une possible contamination des sols agricoles. Les PFAS, une fois infiltrés dans les terres, peuvent contaminer les cultures, le lait, la viande… menaçant ainsi l’ensemble de la chaîne alimentaire. Des situations similaires ont déjà forcé des exploitants agricoles en Allemagne ou aux États-Unis à cesser leur activité.
La loi française, révisée début 2025, inclut désormais les PFAS dans le contrôle sanitaire des eaux. Mais pour les habitants concernés, cette reconnaissance légale arrive trop tard. La vigilance s’impose plus que jamais.
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