Nîmes sous couvre-feu : la France durcit sa lutte contre le narcotrafic
- Abdoul Lamine Riche Ouattara
- 22 juil.
- 2 min de lecture
Face à une montée préoccupante des violences liées au trafic de drogue, la ville de Nîmes a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans à compter du 21 juillet. Cette mesure exceptionnelle, valable pour quinze jours renouvelables, s’applique dans six quartiers sensibles. Objectif : protéger les jeunes, parfois enrôlés dès l’âge de 12 ans par les réseaux criminels, et freiner leur implication dans des affrontements violents.

Cette initiative locale s'inscrit dans un contexte national alarmant. En deux semaines, huit fusillades ont secoué plusieurs communes françaises, illustrant l’enracinement croissant du narcotrafic, y compris dans les villes dites « moyennes ». À Limoges, Béziers ou encore Le Havre, les forces de l'ordre ont été confrontées à des attaques organisées et violentes, souvent perpétrées par de jeunes individus armés.
Les autorités font face à une réalité complexe : l’explosion du marché de la drogue en France. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, la consommation de cocaïne aurait presque doublé entre 2022 et 2023. Cette demande alimente une prolifération des points de vente, favorisant rivalités, affrontements et homicides.
Pour contrer cette spirale, le gouvernement a récemment adopté une loi portée par le sénateur LR Étienne Blanc. Ce texte, promulgué le 13 juin 2025, prévoit la création d’un parquet national dédié à la criminalité organisée et renforce les moyens de lutte contre le blanchiment d’argent issu du trafic, notamment en ciblant les commerces suspects. Désormais, les maires peuvent saisir les préfets pour fermer ou confisquer ces établissements.
Mais certaines dispositions soulèvent des critiques. Des ONG, comme le Défenseur des droits, s'inquiètent des atteintes aux libertés individuelles, notamment en matière carcérale et d’expulsions de familles du parc social sans solution de relogement. Pour la sociologue Marie Jauffret-Roustide, seule une politique sociale ambitieuse permettra à long terme de désamorcer les dynamiques qui mènent les jeunes vers le trafic.
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