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Baccalauréat 2025 : quand l'intelligence artificielle s'invite dans les soupçons de triche

Dernière mise à jour : 4 août

Alors que le baccalauréat représente une étape cruciale dans le parcours scolaire, certains candidats en situation de handicap ont vécu une véritable épreuve… après les épreuves. Plusieurs élèves, autorisés à utiliser un ordinateur pour composer, ont été suspectés à tort d’avoir eu recours à l’intelligence artificielle pour tricher. Une situation kafkaïenne qui soulève de vives inquiétudes.

©2025 Voix Press - Baccalauréat 2025 : quand l'intelligence artificielle s'invite dans les soupçons de triche
©2025 Voix Press - Baccalauréat 2025 : quand l'intelligence artificielle s'invite dans les soupçons de triche

Nina Viriot, 18 ans, lycéenne parisienne atteinte de troubles de l’attention, n’imaginait pas un tel scénario. Le 3 juillet, à la veille des résultats du bac, elle reçoit un courriel glaçant de la plateforme Cyclades, l’informant qu’un procès-verbal de suspicion de fraude a été établi à son encontre. En conséquence, ses résultats sont suspendus. L’adolescente, qui avait rédigé sa copie sur un ordinateur non connecté à Internet avec un tiers temps, tombe des nues.

« On ne comprenait pas ce qui m’était reproché »,

raconte-t-elle, encore bouleversée.


Après deux semaines de stress intense et de démarches infructueuses pour obtenir une seconde chance au rattrapage, Nina reçoit enfin une explication : elle est soupçonnée d’avoir utilisé une IA pour rédiger son épreuve de philosophie. Pourtant, son seul « tort » semble avoir été une copie jugée trop bien structurée. Quelques heures plus tard, retournement de situation : un nouveau message reconnaît une erreur administrative. Elle obtient finalement un 18/20 en philosophie et décroche son bac avec mention « assez bien ».


Cette expérience éprouvante a également touché d'autres élèves. Emmanuelle Viriot, la mère de Nina, déplore un traitement brutal :

« Le manque de bienveillance est inquiétant. Pourquoi ne pas avoir consulté le dossier scolaire ? Ma fille avait de bonnes notes en philosophie toute l’année. »

Elle affirme avoir été contactée par plusieurs parents dont les enfants, également en situation de handicap et utilisateurs d'ordinateurs, ont subi des accusations similaires.


Parmi eux, Enzo (prénom modifié), lycéen d’Aix-en-Provence souffrant de dyspraxie et dysgraphie. Ne pouvant écrire à la main, il utilise un ordinateur pour ses devoirs. Lui aussi est suspecté de triche pour sa copie d’histoire-géographie jugée « trop parfaite ». Convoqué au rectorat, il voit son avenir universitaire compromis.


Le ministère de l’Éducation nationale reconnaît que sur les 560 cas de fraude traités en 2024, 5 % étaient liés à l’usage présumé d’une IA. Il assure que les correcteurs seront formés à mieux appréhender ce type de suspicion à l’avenir. Toutefois, il déconseille l’usage de logiciels détecteurs d’IA, leur fiabilité étant jugée insuffisante et potentiellement préjudiciable aux élèves innocents.


Ce phénomène interroge sur l’équilibre entre vigilance et discernement, à l’heure où l’intelligence artificielle s’immisce dans tous les pans de la société, y compris les examens.


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