Turquie : Erdogan célèbre une étape symbolique vers la paix avec le PKK et esquisse une alliance inédite
- Alexandra Malta
- il y a 3 jours
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« La Turquie a gagné, 86 millions de citoyens ont gagné », a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan ce samedi, saluant un tournant majeur dans l’histoire politique et sécuritaire du pays. Ce discours prononcé à Ankara devant les cadres de l’AKP, son parti, intervient au lendemain d’un acte hautement symbolique : le début du désarmement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Vendredi, dans le nord de l’Irak, une trentaine de combattants kurdes, hommes et femmes, ont procédé à une cérémonie publique de destruction de leurs armes. Cet événement, bien que symbolique, marque une rupture inédite après plus de cinquante années de conflit armé avec l'État turc.
Si le président turc n’a annoncé aucune mesure concrète hormis la création d’une commission parlementaire de suivi, l’essentiel de son message visait à asseoir sa stratégie politique autour du processus baptisé « Turquie sans terrorisme ». Il entend ainsi renforcer la légitimité de son alliance au pouvoir, tout en rassurant une opinion nationale encore divisée, notamment les franges nationalistes et les familles touchées par les violences du PKK. « N’ayez aucune inquiétude », a-t-il martelé, insistant sur le fait que ce processus ne constitue en rien un « marchandage ».
Mais au-delà de la paix, c’est une reconfiguration politique que semble esquisser Erdogan. Il a évoqué une future coopération tripartite entre l’AKP, le MHP (Parti d'action nationaliste) et le DEM, le parti pro-kurde légal, en déclarant : « Nous – AKP, MHP et DEM – avons décidé d’avancer ensemble. Nous marcherons les uns vers les autres. Si Dieu le veut, nous construirons ensemble le siècle de la Turquie. »
Cette déclaration fait déjà réagir, alimentant les spéculations sur les intentions d’Erdogan à trois ans de la fin de son mandat. Une possible alliance avec le mouvement kurde légal pourrait-elle lui permettre de prolonger son règne au-delà de ses limites constitutionnelles ? La question est posée.
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