P. Diddy reconnu coupable de transport à des fins de prostitution, mais échappe aux accusations les plus lourdes

Le producteur et magnat du hip-hop Sean "P. Diddy" Combs a été déclaré non coupable de trafic sexuel et d'association de malfaiteurs, mercredi 2 juillet 2025, au terme d’un procès très médiatisé à Manhattan. Il reste toutefois reconnu coupable du chef d’accusation de transport de personnes à des fins de prostitution, une infraction grave pouvant entraîner jusqu’à 20 ans de prison selon la législation fédérale américaine.

©2025 Voix Press - P. Diddy reconnu coupable de transport à des fins de prostitution, mais échappe aux accusations les plus lourdes

Après plusieurs semaines d’audiences tendues et de témoignages accablants, le jury composé de 12 membres a entamé ses délibérations lundi, parvenant à un verdict complet mercredi matin. Les accusations les plus graves, passibles de la réclusion à perpétuité, ont été écartées. Cependant, le tribunal a retenu l’infraction de transport interétatique de personnes dans un but de prostitution.

Dans une déclaration empreinte de solennité, le juge Arun Subramanian a salué l'engagement des jurés :

« Vous avez agi avec intégrité, sous le poids de votre devoir civique. Cela devrait tous nous inspirer. »

Juste avant l'annonce du verdict, Sean Combs, 55 ans, s’est tourné vers sa famille, présente dans la salle d’audience, et a murmuré une prière :

« Dieu, s’il te plaît, veille sur ma famille. »

À l’énoncé de la décision, l’artiste a manifesté sa gratitude dans un geste silencieux de prière à l’adresse du juge et du jury.

Malgré l’acquittement sur les chefs les plus graves, la défense – menée par l’avocat Marc Agnifilo – a sollicité une mise en liberté sous conditions. Une demande immédiatement rejetée par le juge Subramanian, qui s’est rangé aux arguments de la procureure Maurene Comey. Celle-ci a estimé que l’accusé représentait un danger pour la société et un risque de fuite :

« Il a démontré à plusieurs reprises un mépris manifeste des lois. Une longue peine de prison est justifiée. »

Le juge a ajouté que le comportement reconnu de Combs, notamment ses violences dans ses relations privées, allait à l’encontre de toute confiance justifiant une libération anticipée.

L’affaire repose en grande partie sur les témoignages de Cassie, ancienne compagne du producteur entre 2007 et 2018, ainsi que d’une autre victime présumée, identifiée sous le pseudonyme de "Jane". Toutes deux ont affirmé avoir été forcées à participer à des "freak-offs", des orgies sexuelles impliquant des escortes masculins, orchestrées par P. Diddy. L’accusé aurait filmé ces scènes ou s’en serait contenté comme spectateur, dans un contexte marqué par des pressions émotionnelles, économiques et physiques.

Les jurés ont visionné des vidéos de ces actes, ainsi qu’un enregistrement montrant Combs en train de traîner Cassie au sol et de la frapper violemment dans un hôtel de Los Angeles.

Artiste prolifique et homme d'affaires avisé, Sean Combs a bâti un empire en lançant The Notorious B.I.G. dans les années 1990, puis en remportant un immense succès avec son album No Way Out, sous le nom de Puff Daddy. Il s’est également illustré dans l’univers des affaires en s’associant à de grandes marques d’alcool.

Mais ces dernières années, sa réputation a été ternie par une série d’accusations. Une plainte au civil pour viol datant de 2018, rapidement réglée par un accord confidentiel, avait ouvert la voie à plusieurs autres plaintes qui ont culminé dans ce procès pénal.

L’audience de détermination de la peine est pour l’instant fixée au 3 octobre 2025, bien que le juge ait laissé entendre qu’il serait ouvert à un report si la défense le requiert.

Ce procès, symbole d’un changement d’ère pour les figures puissantes de l’industrie du divertissement, marque un tournant dans la carrière et l’image publique d’un artiste qui, pendant des décennies, semblait intouchable.