Le Royaume-Uni investit dans la géo-ingénierie pour contrer le réchauffement climatique
- Alexandra Malta
- 6 juil.
- 2 min de lecture
Alors que la planète a franchi un nouveau seuil alarmant de +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, le gouvernement britannique se lance dans une initiative audacieuse : tester à grande échelle des technologies de géo-ingénierie climatique. Financé par l’Agence pour la recherche avancée et l’invention (Aria), un programme public entend explorer des méthodes radicales pour refroidir artificiellement la Terre. Budget alloué : 67 millions d’euros.

Parmi les projets expérimentaux envisagés, figurent l’injection de particules réfléchissantes dans la stratosphère pour atténuer l’effet du rayonnement solaire, ou encore l’épaississement de la banquise arctique par pulvérisation d’eau de mer. Ces techniques, encore théoriques pour la plupart, pourraient modifier profondément les équilibres atmosphériques à une échelle planétaire.
Une méthode en particulier attire l’attention : la diffusion de particules de soufre ou de calcite à environ 20 km d’altitude. Capables de réfléchir les rayons du soleil, elles pourraient contribuer à faire baisser temporairement la température terrestre, offrant un répit dans la course à la neutralité carbone. Mais ces interventions ne sont pas sans risques : perturbations climatiques, effets secondaires imprévus sur les précipitations, l’agriculture ou la couche d’ozone.
Aria insiste sur le caractère limité et très encadré de ces premiers tests. Ils ne dureront que quelques secondes et généreront uniquement de petits panaches d’embruns marins sur quelques centaines de mètres. L’objectif est de recueillir des données fiables sur la viabilité, l’efficacité et les impacts potentiels de ces approches.
Cependant, une frange importante de la communauté scientifique reste sceptique, voire hostile. Pour de nombreux experts, ces stratégies représentent une fuite en avant technologique qui détourne l’attention de la priorité absolue : réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Ce retour sur la scène de la géo-ingénierie intervient alors que des projets similaires, notamment aux États-Unis, avaient été suspendus en 2024 face à une vive opposition. L’expérience du Massachusetts, conduite par le prestigieux Woods Hole Oceanographic Institution, a par exemple été reportée à 2025.
Dans un contexte climatique de plus en plus critique, la relance de ces techniques controversées divise profondément scientifiques, gouvernements et citoyens. Ralentir la catastrophe ou ouvrir la boîte de Pandore climatique ? Le débat ne fait que commencer.
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