La Russie reconnaît officiellement l’Émirat islamique des talibans et ouvre la voie à une coopération renforcée

La Fédération de Russie a franchi un pas diplomatique majeur en reconnaissant officiellement l’Émirat islamique d’Afghanistan dirigé par les talibans, selon les agences de presse russes ce jeudi 3 juillet. Cette reconnaissance marque un tournant significatif dans les relations entre Moscou et Kaboul, longtemps marquées par la prudence.

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« Reconnu », a sobrement affirmé Zamir Kaboulov, représentant spécial du président russe pour l’Afghanistan, à l’agence RIA Novosti. L’information a été confirmée dans la foulée par le ministère russe des Affaires étrangères, relayée par l’agence TASS.

Cette décision, inédite à l’échelle internationale, a été saluée par Kaboul. Le ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, l’a qualifiée de « décision courageuse », estimant qu’elle pourrait « servir d’exemple à d’autres nations ». Cette déclaration a été faite lors d’une rencontre avec l’ambassadeur de Russie en Afghanistan, Dmitri Jirnov, comme en témoigne une vidéo publiée sur le réseau social X.

Symbole de ce rapprochement, le drapeau de l’Émirat islamique d’Afghanistan a été hissé pour la première fois sur l’ambassade afghane à Moscou. Plus tôt dans la journée, les autorités russes avaient officiellement accepté les lettres de créance du nouvel ambassadeur afghan en Russie, Gul Hassan Hassan.

Dans un message publié sur Telegram, la diplomatie russe a souligné que cette reconnaissance devrait « stimuler le développement d’une coopération bilatérale productive dans divers secteurs ». Moscou entrevoit des opportunités de collaboration dans les domaines du commerce, de l’énergie, des transports, de l’agriculture et des infrastructures.

La Russie a également réaffirmé son engagement à soutenir Kaboul dans la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic, ainsi qu’à contribuer à la stabilité régionale. Des projets de coopération dans les domaines de l’éducation, de la culture, du sport et de l’humanitaire sont également à l’étude.

Ce rapprochement intervient quelques mois après une décision symbolique de la Cour suprême russe, qui, en avril dernier, a retiré les talibans de sa liste des organisations terroristes. Un geste révélateur de l’évolution de la posture russe vis-à-vis d’un régime encore largement isolé sur la scène internationale.