La BERD renforce son engagement dans les zones en crise : un cap stratégique assumé
- Voix Press
- 5 juil.
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Cette semaine, Odile Renaud-Basso, présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), revient sur une année 2024 marquée par un volume d’investissements record dépassant les 16 milliards d’euros. Moteur de la résilience économique dans des régions frappées par les crises, la BERD affirme son rôle central, notamment en Ukraine, au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne.

La BERD s’est imposée comme le principal investisseur institutionnel en Ukraine, avec plus de 7 milliards d’euros prêtés depuis le début de l’invasion russe. Grâce à des garanties financières de pays partenaires comme la France, l’institution a pu maintenir ses activités malgré les risques élevés. Ces fonds ont permis de soutenir l’économie réelle, avec une attention particulière portée au secteur énergétique (2,5 milliards d’euros) et aux infrastructures ferroviaires, vitales pour la logistique d’un pays en guerre.
« Accompagner des États et le secteur privé en période de crise, c’est au cœur du mandat d’une banque publique de développement », rappelle Odile Renaud-Basso.
L’attaque de février 2025 sur le sarcophage du réacteur accidenté de Tchernobyl a provoqué une onde de choc. Construite pour plus d’1,5 milliard d’euros grâce à la BERD et à la communauté internationale, cette structure est aujourd’hui fragilisée. Les réparations sont estimées à plusieurs dizaines, voire centaines de millions d’euros.
La France a rapidement réagi en débloquant 10 millions d’euros en mai pour des interventions urgentes. « Mais il faudra des financements supplémentaires », avertit Renaud-Basso. La sécurité des installations nucléaires en Ukraine reste une priorité majeure pour la BERD.
La banque développe également des projets dans des contextes politiquement sensibles comme la Cisjordanie, où elle soutient l’initiative privée malgré l’instabilité. « Nous sommes là pour prendre des risques calculés », affirme la présidente de la BERD, rappelant que des garanties européennes ou bilatérales permettent de sécuriser certains investissements.
En Afrique subsaharienne, où la BERD débute ses opérations en 2025, l’enjeu est clair : stimuler la croissance via le secteur privé. Renaud-Basso insiste sur l’urgence de mobiliser l’investissement privé pour répondre aux défis démographiques, économiques et climatiques. « De plus en plus d’institutions multilatérales s’inspirent de notre approche centrée sur le secteur privé », souligne-t-elle.
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