De fugitif à extraditable : la chute de "Fito", figure du narcotrafic équatorien
- Martinique Brou
- 1 juil.
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Guayaquil, Équateur — 26 juin 2025. En l’espace de quelques mois, José Adolfo Macias, plus connu sous le nom de Fito, est passé du statut de chef de gang insaisissable à celui de prisonnier sous haute surveillance, en attente d'extradition. Leader redouté des Choneros — un gang puissamment lié au cartel mexicain de Sinaloa — Fito avait échappé aux autorités équatoriennes en janvier 2024 après une spectaculaire évasion de la prison de Guayaquil. Il est désormais détenu à La Roca, un centre pénitentiaire de sécurité maximale où il avait déjà séjourné... et s’était déjà évadé, il y a douze ans

Les ministres équatoriens de la Défense, Gian Carlo Loffredo, et de l'Intérieur, John Reimberg, ont tenu une conférence de presse ce jeudi pour revenir sur l’arrestation, survenue la veille à Manta, ville natale du narcotrafiquant. Selon les autorités, c’est grâce à un appel anonyme au numéro 131, destiné aux dénonciations confidentielles, que les forces de sécurité ont pu localiser leur cible. Ce renseignement, vraisemblablement transmis par un membre de l’organisation criminelle lui-même, a mis un terme à la cavale du chef mafieux. L’un des motifs évoqués : la récompense d’un million de dollars promise par l’État, ou peut-être la volonté d’affaiblir le pouvoir interne de Fito au sein des Choneros.
« Un renseignement capital a été intelligemment exploité », a expliqué le ministre Reimberg. Les enquêteurs surveillaient un certain Cristian Mendoza, agent fictif de la circulation à Manta, mais membre réel du cercle rapproché de Fito. C’est par son biais que les autorités ont remonté la piste jusqu’à une villa luxueuse, équipée d’une piscine intérieure, d’une salle de sport, et d’un bunker dissimulé sous le jardin.
« Nous avions des informations sur l’existence de cette cache. Pour y accéder, nous avons mobilisé des grues et du matériel de terrassement », a précisé le ministre. Craignant l’effondrement de la structure, Fito s’est rendu sans résistance, accompagné de ses quatre gardes du corps.
Figure centrale du trafic de cocaïne en Équateur, Fito est également soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat de Fernando Villavicencio, candidat à la présidentielle équatorienne, tué en août 2023 après avoir publiquement dénoncé les menaces reçues de la part du chef de gang.
Face au risque de représailles, les autorités ont déployé plus de 100 000 policiers et militaires à travers le pays pour prévenir toute escalade de violence.
Le président Daniel Noboa a quant à lui annoncé le lancement officiel des démarches d’extradition vers les États-Unis, où Fito est inculpé par le parquet de New York pour trafic de drogue et d’armes. « Nous avons soumis une demande formelle et attendons leur réponse », a-t-il déclaré.
L’ambassade américaine à Quito a salué l’opération sur le réseau X (ex-Twitter), assurant que Washington soutient l'Équateur dans sa lutte contre la criminalité transnationale, dans l’intérêt de la stabilité régionale.
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